Histoire d'argent

Parabole de Marcel F

Un journaliste posa un jour cette question à un représentant des populations nomades du grand nord :

«  Quelle est la pire chose que vous a procuré l’arrivée de notre civilisation ? »

Et l’Inuit de répondre : « l’argent ».

Ces gens vivaient de l’échange depuis des siècles et tout à coup, un marchand vient avec de l’argent pour faire du commerce, leur acheter des objets qu’il paiera au plus bas prix et qu’il revendra le plus cher possible.

Il appauvrira ces gens de deux manières :

1. En remplaçant l’échange par de la monnaie ce qui bouleverse le fonctionnement existant, élément essentiel d’une culture ancestrale.
2. avec sa monnaie il ne paiera pas le prix réel de son achat.
   

Dans un deuxième temps, la marchandise deviendra de plus en plus rare et pour l’acheter le commerçant fera de plus en plus d’efforts avec l’idée qu’il va encore faire de bonnes affaires même si elle deviennent au fil des temps moins juteuses.

Dans un troisième temps, il va essayer de racheter ce qu’il a déjà vendu pour répondre à une demande qu’il a lui-même réussi à entretenir et à développer.

Le quatrième temps se conjugue à l’imparfait. Le marché ne répond plus, la concurrence, la mode, le développement technique font qu’il n’arrive plus à vendre ni à revendre ce qu’il a acheté ou racheté et il voit ses rentrées d’argent s’amenuiser. Pour se sortir d’affaire il revend tout à un autre commerçant qui prendra du crédit pour payer la facture.

Dans le cinquième temps, la marchandise n’étant plus de bon rapports, ce sont les crédits qui vont se vendre et cavaler d’une banque à l’autre et les intérêts se cumuler sans aucun contrôle possible pour arriver a n’être plus que du chiffre. La transaction de départ s’est noyée dans les écheveaux de la bourse.  L’argent n’ayant par principe pas d’odeur, les chiens renifleurs vont s’y égarer.

Au sixième acte, le mur qui crée l’impasse est atteint et plus personne ne peut plus s’engager à assurer le financement des dettes. Il va falloir tirer la sonnette d’alarme pour arrêter le train des dépenses sinon le train de vie.

Pendant ce temps là, l’Inuit a vendu son traîneau et ses chiens, il a vendu aussi sa connaissance du pays et une expérience millénaire qui aura permis à sa tribu, de vivre jusqu’à l’arrivée du marchand et de ses billets de banques.

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Il nous faudra bien un jour faire le procès de cette monnaie qui dans le monde a déstabilisé tant de peuples, de tribus, de familles et d’individus.

Nous ne saurons jamais l’ampleur des génocides qu’elle engendra ni le nom de celui qui créa cet outil peu à peu dénaturé pour devenir dangereux.

Si vous regardez bien vous verrez que c’est bien l’argent qui est  la cause principale de toutes nos insécurités y compris la santé et la mort.

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Alors débarrassez-vous de vos comptes en banques, de vos actions, de vos liquidités.

Donnez les moi, je les prends pour rien puisque bientôt il vous faudra encore payer pour vous en débarrasser.

Vous vous sentirez bien plus léger. Croyez-moi !